livre blanc de la sécurité intérieure

La conception du Livre Blanc de la Sécurité Intérieure s’appuie sur une concertation large (experts de la sécurité, élus, préfets, agents de terrain, chercheurs et universitaires, acteurs de la sécurité privée, citoyens) et a été menée en janvier 2020. Cette concertation a contribué à l’élaboration d’une approche globale des enjeux de la sécurité intérieure. Ce document de prospective validé par le Ministre Gérald DARMANIN et Mme Marlène SCHIAPPA en novembre 2020 comporte  de l’ordre de 200 propositions articulées selon les 4 thématiques suivantes :

  1. Tout d’abord, il dresse la nécessité de renouveler le pacte de protection et de sécurité, c’est-à-dire de renouveler la relation de confiance entre la population et les forces de sécurité par la révision des modalités d’exercice des missions des policiers et des gendarmes.
  2. Il exprime la volonté d’assurer la cohérence de l’ensemble des acteurs du continuum de la sécurité. Pour cela, la politique de sécurité intérieure doit se penser et se déployer en tenant davantage compte de l’intrication de la sécurité intérieure avec d’autres enjeux de politiques publiques (Justice, Armées, Education nationale, Transition écologique, Santé, etc.).
  3. L’efficacité de l’action des forces de sécurité intérieure doit être améliorée par l’intégration d’une approche transversale, décloisonnée et déconcentrée des missions de sécurité, et d’adopter le fonctionnement des organisations dédiées en conséquence. Cela implique une notamment une réforme de la gouvernance au sein de la police nationale.
  4. Enfin, il s’agit de revoir en profondeur la manière dont les ressources humaines, matérielles et technologiques sont allouées pour garantir la transformation du pacte de protection civile. Le livre blanc propose donc la refonte de la politique des ressources humaines au sein des organisations de sécurité intérieure, et de combler le retard technologique des services de sécurité intérieur par la structuration de nouvelles équipes et du renforcement des investissements dédiés à cet effet.

L’ensemble des objectifs formulés dans le Livre Blanc de la Sécurité Intérieure ont vocation à être atteints par la recherche systématique de compromis entre les acteurs concernés. Un ensemble d’économies dû à la réorganisation de l’administration centrale de la police nationale, de la gendarmerie nationale et de la sécurité civile doivent contribuer à atteindre ces objectifs.

Sur l’IA, le 4ème livret vise à “porter le Ministère de l’Intérieure à la frontière technologique”. Une forte attention est accordée à la sécurisation d’un écosystème d’identités numériques robustes. Le MI doit aussi contribuer à l’élévation générale du niveau de cyber sécurité. La modernisation des réseaux fixes et mobiles à l’ère de la 4G et de la 5G nécessitent le développement de centres d’hébergement des données, de l’informatique en nuage (cloud), et de systèmes distribués.

 La construction d’une politique des données et la mobilisation des technologies IA, sont affirmées. La mobilisation des technologies biométriques dans le respect des valeurs et des normes de l’Etat de droit, est décrite avec précision. Cela comprend notamment la consolidation de l’usage criminalistique de la reconnaissance de visages, la fondation d’un usage opérationnel de la biométrie vocal ou criminalistique et l’intégration de l’odorologie.

 Le renforcement des capacités d’innovation technologiques du MI, passe par le développement d’une recherches et d’innovations ouvertes et de partenariats. Cette ambition exige d’investir dans l’IA comme le précise la page 317 du LBSI: “la performance future dépend également d’une meilleure utilisation des données disponibles. C’est ainsi que l’acquisition de capacités d’IA, la modernisation cartographie, la récupération des données de tiers s’avèrent nécessaires pour améliorer l’agilité de la réponse opérationnelle des unités”.

Ce livre blanc guidera incontestablement les choix stratégiques pour l’IA sur la période de 2020-2024.